Article dans Leparisien.fr
Flashé à 56 km/h sur une portion limitée à 50 km/h et au final, 51 km/h retenus. Soit 90 euros et un point en moins pour un km/h de trop... C'est rageant, mais c'est la règle. Rageant, oui. Mais encore davantage lorsqu'on s'aperçoit quelques jours après s'être acquitté du montant de l'amende que la route est en fait limitée à 70 km/h !
Le 15 février dernier, Jérôme est flashé au 811, avenue de l'Europe, dans la zone industrielle de Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Sur le coup il ne s'en rend pas compte. «J'ai reçu l'avis de contravention une dizaine de jours après et j'ai payé sans me poser de question, je ne voulais pas contester pour éviter que cela ne passe pas à 135 euros», explique-t-il.
Il paye le 9 mars dernier. Mais la semaine dernière, repassant par la même voie, il se rend compte que l'avenue de l'Europe est limitée à 70 km/h comme l'indiquent les panneaux. Contactée, la mairie confirme la limitation effective depuis un arrêté en date du 12 juillet 2004 dont elle a fourni une copie au jeune conducteur. En quête de réponses à ses questions, Jérôme se rend au commissariat de Villefranche-sur-Saône.
On lui indique alors que les gendarmes de Lyon s'étaient déplacés pour effectuer un contrôle ce jour-là. En atteste, sur l'avis de contravention, l'indication « service : GN». «GN» pour Gendarmerie Nationale. On lui explique également «qu'une centaine d'automobilistes pourraient être concernés par ce contrôle», poursuit Jérôme, sans que l'on sache s'ils roulaient tous en dessous des 70 km/h autorisés.
Gendarmes ou policiers ?
L'erreur serait donc due à la Gendarmerie Nationale... Est-ce une fausse manipulation ? Un bogue du radar ? Combien d'automobilistes sont concernés ? Fils de gendarme lui-même, Jérôme tente de savoir quel groupement est à l'origine du contrôle. En vain. Contacté par Leparisien.fr, l'Escadron départemental de sécurité routière de Lyon nie avoir organisé tout contrôle ce jour-là et à cet endroit. «Villefranche-sur-Saône est sous compétence de la police nationale, c'est eux qu'il faut appeler», rétorque un officier de l'Escadron. Mais alors, et cette formulation «service : GN» ? «C'est sûrement une erreur à Rennes [Centre national de traitement des infractions routières] où c'est automatisé», répond-on.
Un coup de fil au commissariat de Villefranche-sur-Saône pour avoir confirmation : «Ce matin-là, les services de police ont bien fait des relevés sur cet axe là et à cette heure-là». Mais on ne s'y explique pas l'inscription «GN» présents sur certains avis de contravention, «c'est original, c'est étonnant», lâche-t-on simplement, sans vouloir en dire davantage... Contactée, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône n'a pour l'heure pas donné suite.
Quant à Jérôme, il a envoyé un courrier le 26 mars dernier au ministère public de Rennes afin de contester son amende et son retrait de point. «Pour l'heure, nous n'avons toujours aucune explication, tempête-t-il. Il y a tout de même trois panneaux «70 km/h» sur cette route et ils trouvent le moyen de nous flasher à 56km/h !».
